Les Dames de l'Union cartonnent depuis le début de saison : "Gagner 15-0 le week-end montre toute l’implication des filles"
L’équipe féminine de la Butte est dans une situation folle. On fait le point avec le coach.
- Publié le 04-11-2021 à 11h00
- Mis à jour le 04-11-2021 à 11h46
Il n’y a pas que les hommes qui cartonnent à l’Union Saint-Gilloise ces dernières semaines. Dans l’ombre des succès à répétition du groupe de Felice Mazzù grandit, également, l’équipe féminine unioniste. La formation entraînée par Thomas Otuszewski rayonne dans son championnat de troisième provinciale. Retour sur un début de saison parfait avec quelques chiffres qui donneront le tournis.
Thomas, au-delà des succès qui s’enchaînent pour votre équipe, comment vit le groupe ?
"Oui, super même. Je ne vais pas parler uniquement de la P3 mais aussi de nos U16. L’ambiance est au top dans les deux groupes qui sont jeunes. La moyenne d’âge doit être de 18/19 ans pour nos Dames."
Monsieur Bormans, le CEO du club, avait expliqué vouloir développer le foot féminin à l’Union. Le ressent-on ?
"Je vais dire que oui, il y a quand même peu de clubs en Belgique qui ont pris le risque de débuter leur aventure dans le monde du foot féminin avec une équipe senior et une autre U16. Le circuit traditionnel privilégie toujours une équipe A et, en fonction des résultats, de créer une équipe en U11 et attendre que ces jeunes grimpent les échelons. Pour nos filles de moins de seize ans, elles évoluent en championnat garçons, et elles ont de bons résultats. C’est toujours ça de gagné et nous en récolterons le fruit prochainement. Nous avons annoncé vouloir jouer le titre en P3 pour notre première saison et nous sommes bien partis pour cet objectif voire plus que ça à vrai dire… Les filles sont super sérieuses."
Revenons sur vos chiffres fous : 7 matchs pour 7 victoires dont 101 buts marqués pour 5 encaissés.
"C’est assez dingue, mais le mérite revient aux joueuses. Certaines équipes, après 5-0, lèvent le pied et gèrent simplement. Le groupe que j’ai à ma disposition prouve qu’il continue sans relâche. Pour moi, ça s’appelle respecter l’adversaire. Gagner des 15-0 chaque week-end montre l’implication des filles de l’Union. Elles veulent jouer, aller jusqu’au bout, prendre du plaisir. Elles sont très exigeantes entre elles. Elles ont faim malgré le fait que nous jouions des adversaires plus faibles sur papier."
Il y a eu ce match remporté 0-37 contre Anderlecht-Milan…
"Cela témoigne encore une fois de leur engagement et il faut respecter cela. J’ai été voir les critiques de quelques personnes sur les réseaux sociaux concernant le score. Que ce soit 1, 5, 10 ou 37-0, les filles sont heureuses et cela s’observe lors des fins de matchs."
Est-ce qu’on apprend de ces situations ?
"Peut-être pas sur cette rencontre-là, mais sur les autres ou aux entraînements, nous apprenons quotidiennement. Ce sont des filles qui n’ont pas eu une formation classique donc c’est normal d’évoluer. Nous sommes très pointilleux et exigeants avec les filles, elles se développent au fil des semaines."
Comment vos adversaires réagissent-ils ?
"Normalement. Les opposants savent que nous avons un gros noyau et connaissent nos ambitions. Ce qui m’inquiète, en revanche, c’est de ne pas voir les adversaires se présenter au match comme ce fut le cas face à Saint-Josse. Je n’ai pas envie que les adversaires déclarent forfait en se disant : "je préfère prendre 5-0 par forfait que d’en prendre une flopée". Mes joueuses préfèrent jouer que ce soit contre plus fort ou moins fort. Ce serait fausser le championnat de ne pas nous affronter et notre but reste toujours d’apprendre. Comment apprendrions-nous en jouant moins de matchs ?"
Vous n’auriez jamais dû vous retrouver en P3 a-t-on envie de dire…
"Nous avions formé en groupe bien solide et armé pour le titre voire mieux. Nous avions prévenu tout le monde de cela mais c’était compliqué de commencer notre aventure plus haut dans les échelons avec l’année Covid. On aurait aimé profiter de la situation dont certains clubs pros ont pu bénéficier. Pas nécessairement la Super League, mais juste démarrer de plus haut aurait fait gagner du temps dans notre processus et je pense que cela aurait bénéficié aux autres championnats où l’on observe des forfaits d’équipes pour la saison. Avec l’Union en plus, ces championnats auraient pu être plus intéressants. On avait l’équipe pour et l’Union a prouvé que c’est un club qui se structurait bien même s’il y a encore du travail. Démarrer un peu plus haut en tant que professionnel n’aurait pas fait tache pour nous. Anderlecht avait directement pu commencer en P1 avec son équipe U18, Charleroi ou Zulte ont commencé en Super League mais ce n’était pas notre but. On verra en fin d’exercice ce que nous ferons même si je pense qu’on tentera encore notre chance pour passer d’une division, en P1, dès la saison 2022-2023."